AUDIT BIDON AU CE CLIENTELES
Pour les nouveaux lecteurs : texte fondateur
Lorsque des patrons, adhérents du MEDEF, veulent se débarrasser de salariés, ils font réaliser un audit bidon pour tenter de justifier leurs décisions. Cette méthode, fort justement dénoncée par les syndicats de salariés, dont la CGT, a été mise en oeuvre au sein du Comité d'établissement Clientèles, structure d'économie sociale...
Le problème, c'est que, chez nous, les "méchants" patrons qui ont procédé de la sorte sont à la CGT... Circonstance aggravante, ils ont ciblé, au travers de cet audit de commande des syndiqués CGT du CE Clientèles, considérés comme gênants car réclamant la tranparence au sein de leur syndicat...
UN PEU DE CHRONOLOGIE
- 23 mars 2006 : élections CE pour les cheminots qui élisent leurs représentants pour constituer la nouvelle équipe chargée de diriger le CE
- 18 avril 2006 : passation du CE entre ancienne et nouvelle équipe élue. C'est la CGT qui assume le secrétariat du CE et donc, le rôle d'employeur.
- Mai 2006 : dès la première réunion de bureau (structure chargée de décider des actions à mettre en oeuvre dans la gestion du CE), la CGT propose la réalisation d'un audit appelé "diagnostic social"
- juin 2006 : la société qui réalise l'étude est choisie. Le secrétaire du syndicat (aussi 1er secrétaire adjoint du CE Clientèles), intervient personnellement dans le choix de la société retenue. Il est tellement impliqué qu'il se murmure qu'il connaît personnellement les auditeurs qui interviendront au sein du CE.
- novembre/décembre 2006 : déroulement de l'audit. La méthode se veut participative (tous les salariés sont entendus). Deux salariés ne sont pas prévenus de leur audition. Pas de chance, ce sont la secrétaire de la section CGT et le délégué du personnel CGT sortant ! Le cabinet d'audit saisi par courrier par la secrétaire de la section de cette situation (courrier joint) ne recevra jamais de réponse de la part de ce cabinet, pourtant spécialiste de la "bientraitance" des salariés.
- 14 février 2007 : restitution aux salariés du CE. Au cours de cette réunion, seuls 2 postes sont visés. Par pur hasard (!) ces ont les postes de la secrétaire de la section CGT dont le poste est supprimé et le poste du délégué CGT, finalement en sursis. Plus grave, l'auditrice (indépendante, parait-il !) évoque un licenciement de la salariée visée si : "celle-ci n'affiche pas sa volonté de sortir de la crise". Surprenant, alors que la crise évoquée concerne la vie du syndicat et non le CE Clientèles, seul sujet de l'étude demandée !
ABSENCE DE SCRUPULES
L'audit réalisé était bien un audit de commande qui ciblait, dès l'origine, les deux salariés CGT. C'est bien pour régler un problème de démocratie interne au syndicat de Paris 12 que celui-ci (son secrétaire et quelques autres) a cherché à éliminer les salariés avec la complicité de personnes peu scrupuleuses, la Directrice du CE (également syndiquée CGT à Paris 12) et la secrétaire CGT du CE.
D'ailleurs, la seule interlocutrice du cabinet d'audit pendant la durée de l'étude a été la Directrice du CE qui, pour des raisons sur lesquelles nous reviendrons, cherchait à liquider les salariés qui, selon elle, pouvaient contrarier ses plans...
D'ailleurs, ce plan a failli aboutir... Si nous n'avions pas réussi à faire annuler les élections DP du 19 octobre, le délégué du personnel victime de la magouile du 19 octobre 2006 aurait très certainement vu son poste également supprimé par l'étude...
MANQUE DE TRANSPARENCE
Cet audit a coûté, 15000 euros au CE Clientèles. Il est d'autant plus étonnant que les conclusions n'aient pas donné à restitution et débat entre élus "cheminots" lors d'une réunion plénière, ce qui aurait dû être le minimum.
Pire, les élus n'ont pas été destinataires du rapport final, y compris ceux de la CGT n'appartenant pas au syndicat de Paris 12.
METHODES DE PATRONS... EN PIRE !
Mais le pompon, (si l'on peut dire) réside dans l'absence de courage, dans la couardise, de ces pseudo-syndicalistes. Lors de la réunion du 12 février à Montreuil, les deux salariés du CE, ciblés par l'étude, ont demandé des informations à leur secrétaire de syndicat sur les conclusions de cet audit et sur la restitution du 14 février, deux jours plus tard. Celui-ci a dit ne pas être au courant ! Or, deux jours après, il était présent à la réunion pour cautionner les conclusions ciblant les deux adhérents du syndicat qu'il dirige. "Mieux" il était en possession du rapport définitif, depuis le 6 février et son comportement est "à vomir"...
CONCLUSION
Comme syndicalistes, il est de notre devoir de dénoncer de telles pratiques. Pour nous, il est inconcevable de renier les idéaux de la CGT à ce point. Rien ne peut justifier de tels dérapages, de tels renoncements à nos valeurs. Nous reviendrons, bien entendu, sur les raisons réelles et supposées qui ont pu amener à la mise en oeuvre de telles pratiques... au niveau des structures de la CGT, localement et nationalement.
PIECES JOINTES
Pour des raisons techniques, nous ne pouvons pas publier le rapport du cabinet d'audit sur le blog. En plus du courrier de la secrétaire de section des salariés CGT du CE au cabinet d'audit, nous publions ci-après le courrier de l'ancien secrétaire du CE (mis en cause dans le rapport) à la société d'audit, courrier envoyé à l'ensemble des participants au CE Clientèles (représentants des Organisations syndicales et direction SNCF).
courrier_auditeurs secretaire section CGT