PIECE… SANS CONVICTION
Pour les nouveaux lecteurs : texte initial
L’émission « Pièces à conviction » sur les malversations au CCE de la SNCF a (enfin) donné lieu à une réaction.
Réaction...
Bizarrement, c’est la Fédération CGT des Cheminots qui a réagi, au travers d’un communiqué_daté du 9 juin 2008.
Mélange des genres...
C’est surprenant que le secteur CE/CCE de la Fédération se substitue ainsi au CCE.
... et absence de conviction !
Dans le communiqué, après l’indignation de rigueur sur les attaques, supposées, contre la CGT, le texte dédouane le salarié du CCE qui s’est accusé des malversations : « il s’est fait prendre dans les griffes d’un fournisseur voyou », le rédacteur du tract lui trouvant visiblement des circonstances atténuantes...
Indignation sélective
Toutefois, la bienveillance pour les salariés semble être sélective puisque dans la deuxième partie du communiqué il sous-entend que ce sont d’autres salariés du CCE qui auraient laissé mettre en place le système « obscur » dénoncé dans le reportage et ce, malgré les « procédures comptables sérieuses » (on a vu !) mises en place au CCE.
Circonvolutions
Toutes ces circonvolutions sont étranges : on sous-entend que les salariés seraient à l’origine des fuites et on les critique pour cela…
Pourtant, si c’est le cas, leur « alerte » a été salutaire puisqu'elle a permis de mettre fin à un système délictueux dont le préjudice « estimé » par le CCE lui-même, s’élèverait à 150 000 €… minimum
Pot aux roses et baudruche à un demi-million !
A croire que le secteur CE/CCE de la CGT Cheminots aurait préféré que le « pot aux roses » ne soit pas découvert ou que « la baudruche de France 3 » ne soit pas dégonflée (une belle baudruche à 500 000€ de chiffre d’affaire, minimum, quand même !).
Appel à l'éthique !
D’ailleurs, il en va de même, semble-t-il pour la Direction du CCE comme relaté dans l'article de Médiapart "le_CCE_de_la_SNCF_reconnait de graves malversations. Elle commence par menacer les salariés des services financiers du CCE de licenciement dès le 26 mai au matin en appelant au respect de l’éthique (sic !) avant de changer de stratégie et de déposer plainte le 30 mai… confirmant ainsi le bien-fondé du reportage incriminé…
Des élus innocents...
En dehors de ces péripéties, une constante : pas une seule fois les élus « cheminots » du CCE ne sont mis en cause ou simplement évoqués.
...pas les salariés "lampistes"
Pourtant ce sont bien eux qui sont les responsables légaux, chargés de mettre en œuvre et de contrôler les procédures. Le lampiste salarié suffit à la CGT Cheminots, qu’il soit excusé pour ses malversations ou vilipendé pour son honnêteté et son courage : dans tous les cas, seul le salarié trinque !
Quelle conception du syndicalisme !
Cela pourrait paraître étrange de la part de responsables fédéraux de la CGT. Mais comme le dit régulièrement dans les réunions de syndiqués, le responsable du secteur CE/CCE de la Fédération CGT des Cheminots : « camarades, il y a des enjeux qui vous dépassent » (mais on ne sait jamais lesquels !).
Un lourd passif...
C’est ce même « camarade » qui anime le collectif CGT des personnels des CE et du CCE de la SNCF et qui décide d’éliminer de cette structure les salariés/syndiqués qui le dérangent.
C’est lui encore qui intervient au cours des réunions syndicales pour décider du sort des salariés qui doivent être licenciés par les CE. C’était le cas pour une salariée du CE Clientèles le 5 juin dernier.
C’est toujours en sa présence (congrès à Montreuil) que des décisions d’exclusion non statutaires sont prises contre des élus cheminots qui refusent ses méthodes et osent demander le respect des droits des syndiqués.
...avec l'aval des directions fédérales et confédérales
Cette stratégie d’élimination, cette fuite en avant, est mise en œuvre avec l’aval des directions fédérales et confédérales qui, saisies à plusieurs reprises ne répondent jamais depuis plus de deux ans pour ce qui concerne les 1000 !
Les purges se généralisent
Ces attitudes bien peu « syndicales » se multiplient (exclusion de Serge Vallot à Lyon et sa réponse). On lui reproche d'avoir participé à l’émission Capital et d'avoir dénoncé le lourd déficit du CER qui mettent en cause les emplois des salariés des CE et du CCE.
La multiplication des velléités de licenciements des salariés (syndiqués CGT du CE Clientèles, déléguée du personnel SUD au CER de Lyon) sont-elles liées, entre autres, à la multiplication des dossiers financiers dans lesquels se trouve impliquée la CGT ? L'avenir nous le dira peut-être...
Un système mori...bond
Il serait intéressant que le responsable du secteur CE/CCE de la CGT Cheminots, « grand argentier de la Fédération » s’exprime sur tous ces points, plutôt que de détourner le débat, jouer la montre, en espérant que les lenteurs judiciaires viendront sauver « la patrie en danger »
Les enquêtes à venir nous le diront peut-être. Nous l’espérons, comme salariés, comme adhérents de la CGT et aussi comme simples citoyens…