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Le Collectif des Mille : l'Economie sociale, ses joies, ses peines
17 février 2013

DE L’UNITE A L’UNANIMITE

Pour les nouveaux lecteurs : texte initial

 

Depuis quelques temps, la mode est à l’unité syndicale pour les syndicats à la SNCF. Cette stratégie, impulsée par la CGT, arrange bien les autres organisations syndicales représentatives (UNSA, SUD et CFDT) qui soit par faiblesse organique, soit par pusillanimité, se rangent sagement derrière la bannière de l’unité.

Pas de cavalier seul

Mais pourquoi la CGT, force la plus organisée et qui pourrait faire cavalier seul (comme souvent par le passé !) impulse-t-elle cette unité, bien souvent de façade ? Officiellement, c’est parce que « la situation critique de la SNCF et les attaques contre le statut des cheminots » (air connu !) l’exigent !

Par la barbichette

Dans la réalité, en tenant ainsi les autres OS par la barbichette, la CGT impose, en contrepartie, le silence sur des dossiers sensibles que ce soit les détournements de fonds au CCE ou la gestion de dossiers de harcèlement, etc. Cette stratégie lui permet de ne pas avoir à donner des explications ou des justifications qui pourraient, sait-on jamais, être gênantes par rapport à ses pratiques et à sa gestion tout en lui permettant de diluer ses responsabilités.

Rendez-vous les 26, 27 et 28 juin 2013...

Cette unité se transforme parfois en unanimité lorsqu’il s’agit du CER de Lyon. Grâce à l’action et l’obstination de salariés courageux qui ont payé (et paient encore aujourd’hui) un lourd tribut,  des malversations importantes et récurrentes ont été mises au jour avec la mise en examen et le renvoi en correctionnelle de la totalité des organisations syndicales représentées au CER de Lyon au moment des faits.

Un accord, mis en œuvre à l’initiative de la CGT depuis le milieu des années 1990 permettait aux organisations syndicales de détourner, chaque année, une grosse partie de la dotation de fonctionnement, au préjudice des salariés du CER (les effectifs ont fondu ces dernières années) mais aussi des cheminots de la région de Lyon. Chacun recevait, en fonction de ses résultats électoraux une quote-part, la CGT se taillant, bien évidemment, la part du… lion !

... au Tribunal Correctionnel de Lyon

C’est ainsi que du 26 au 28 juin 2013, les organisations CGT, UNSA, SUD Rail, CFTC, CFDT, FO, FGAAC et CGC devront répondre des accusations :

  • De recel de dotation de fonctionnement du CER de Lyon qu’ils savaient provenir d’un abus de confiance
  • D’avoir altéré frauduleusement la vérité en falsifiant le montant et les justifications des frais de formation et des frais de fonctionnement des membres du CER de Lyon
  • D’avoir fait usage de ces faux 

Même s’il faut se féliciter de voir, enfin, aboutir cette procédure, il faut regretter que seules les organisations, et non les personnes, aient à répondre devant la Justice, 

Les cheminots floués...

Le CER de Lyon, victime du préjudice, ne s’est pas constitué partie civile (ce sont les organisations et les élus auteurs des faits fautifs qui auraient du se prononcer par un vote sur le sujet en réunion plénière) et il faut regretter que la SNCF, qui préside le CER n’ait pas abordé ce point et proposé un vote des élus ce qui aurait permis de préserver les intérêts des cheminots mais aussi des salariés du Comité.  

...Les salariés chassés...

Depuis la mise au jour des pratiques qui seront jugées en juin 2013, le CER de Lyon a accentué sa chasse aux salariés qui avaient permis de mettre au jour ces pratiques. Sans préjuger des procédures pour harcèlement moral en attente de décision, il convient de dénoncer, une nouvelle fois, des pratiques écoeurantes de la part d’employeurs/syndicalistes.

... et harcelés !

C’est ainsi qu’à partir de 2007, la direction CGT du CER a demandé à la SNCF, la réintégration de deux cheminots détachés au CER depuis 1986, après que leurs postes aient été supprimés et leur mise à l’écart du collectif de travail entériné dans le cadre du harcèlement qu’ils subissaient.

Faut être gonflé !

Pire, en 2011, le CER de Lyon a entamé une procédure contre la SNCF pour se faire « rembourser » les salaires de ces salariés, normalement déduits de la dotation de fonctionnement perçue par le CER.

Ne reculant devant rien, le CER de Lyon, à l’appui de sa demande :

  • Demande le remboursement de salaires de ces agents depuis 2007 alors qu’ils étaient toujours détachés et que la SNCF (depuis 1986 !) prélevait leurs salaires sur la dotation de fonctionnement du CER   
  • Reproche à la SNCF de ne pas lui avoir garanti une « mise à disposition paisible de ses agents » dans la mesure où elle a refusé de sanctionner ces agents, lorsque le CER a cherché à monter un dossier contre eux lorsqu’ils ont dénoncé les malversations  

Chapeau les employeurs/syndicalistes !

Ils reprochent ainsi à la SNCF le montant des salaires des cheminots tout en reprochant à celle-ci de ne pas être assez sévère ! Sans dout est-ce là, le nouvel axe revendicatif des organisations syndicales cheminotes ?

Nous, dégoûtés...

Quant au pseudo préjudice que constitueraient les salaires de ces cheminots détachés depuis 1986, il est à mettre en rapport avec les centaines de milliers d’euros annuels que ces mêmes employeurs faisaient disparaître au profit de leurs organisations syndicales. Une fois encore, l’adage de la paille et de la poutre entre en vigueur…

... Eux déboutés

Le TGI de Paris a débouté le CER de Lyon de l’ensemble de ses demandes en faisant apparaître la mise à l’écart des salariés concernés et la mauvaise foi du CER…

Nullité sur toute la ligne !

Cela n’a pas empêché le CER de faire appel de ce jugement, sans toutefois, semble-t-il, informer ni consulter les élus lors d’une réunion plénière, contrairement à l’obligation faite aux comités d’établissement pour ester en Justice…

Que Justice commence à être rendue

Souhaitons que l’audience de juin 2013 devant le Tribunal correctionnel de Lyon soit le début de la fin de l’impunité pour les auteurs de telles pratiques. Sans anticiper sur cette audience, nous pouvons déjà envisager l’axe de défense des principaux mis en cause : l’unanimité syndicale !

Retour vers le futur

Peut-on rêver qu’une des OS mises en cause dénonce les instigateurs des détournements ? Pas sur du tout puisque dans ce cas, l’unité syndicale volerait en éclat…  et retour au début de l’article ! 

 

 

 

 

 

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