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Le Collectif des Mille : l'Economie sociale, ses joies, ses peines
20 juin 2010

TRAVAILLER AVEC DES CONS

Pour les nouveaux lecteurs : texte initial

C’est le titre d’un livre édité chez "J'ai lu" et sous-titré « Indispensable guide de survie au bureau ».

L’auteur Tonvoisin DEBUREAU (serait-ce un pseudo ?) dénonce, parfois avec humour, des situations de travail qui souvent génèrent de la souffrance, souvent par perversité. D’ailleurs, à la fin du bouquin, Tonvoisin donne de nombreuses adresses d’associations aptes à prendre en charge la défense de salariés victimes de harcèlement moral.

Manageurs pervers

Certains extraits rappellent ce que nous relatons dans le blog « Milleuros ». Par exemple pour ce qui concerne le management pervers : 

  • Page 72 : « Ses méthodes sont visqueuses quoique s’inscrivant dans une longue tradition d’acharnement : vous disqualifier, vous harceler au quotidien à peu près dans tous les domaines sur lesquels il a autorité sur vous, vous humilier… tout cela, c’est sa raison de vivre. » … « Pas de chance pour vous, vous êtes son obsession. Pourquoi ? C’est la première question que se pose tout harcelé. »… « parmi les explications : vous lui faites de l’ombre ; vous ne semblez pas reconnaître sa magnificence ; vous avez refusé ses avances (même si, j’en conviens, c’est pour une grande part inconscient que cette attirance soit hétérosexuelle ou homosexuelle) ; vous ne semblez ne pas le craindre… »
  • Page 73 : « ignorant du travail en équipe, il s’attribue votre travail ou, selon son humeur versatile, le disqualifie et vous déjuge » ; « vous devez comprendre que ses évaluations sont révélatrices d’un symptôme tout à fait remarquable, puisqu’il vous accuse généralement de tout ce qui fait sa belle médiocrité au quotidien. Cela s’appelle un transfert. »
  • Page 80 : « Son incapacité à déléguer est une constante. Ourdissant des complots à tout va, le con au bureau vit de fait dans une sorte d’éternelle paranoïa. Comme si tout le monde était centré sur la démolition de sa petite personne. »
  • Page 81 : « Tout au long de cette étrange traversée, votre travail consistera à ne pas couler en évitant les écueils et les crocs en jambe, parce que, si la destination est aléatoire, une chose est certaine : dans une traversée à hauts risques, pour ramer, vous allez ramer ! »
  • Page 93 : « le con au bureau présente les traits pathologiques suivants : des difficultés narcissiques importantes au niveau de l’estime de soi, un besoin d’emprise excessif sur les autres, une difficulté à gérer son agressivité qui se manifeste sous la forme d’un comportement azimuté… il existe un hiatus entre ses capacités intellectuelles et ce qu’il éprouve au niveau affectif. Le con au bureau va donc être quelqu’un de très susceptible… La faille narcissique du con au bureau est telle que si un subordonné s’avise de lui faire comprendre qu’il est dans l’erreur, il risque l’écroulement. En effet, quelque critique qui puisse être émise, il l’assimile à une attaque personnelle. S’il finit par comprendre qu’il est vraiment dans son tort, le con au bureau inverse les rôles, s’approprie l’idée de son subordonné. »
  • Page 94 : « c’est bien de son incompétence que le con au bureau se défend. En effet, pour lui il n’existe pas d’alternative. Ou il arrive à se convaincre qu’il est le meilleur (digne du regard de son père), ou il ne vaut rien (indigne du regard de son père)… du fait de sa paranoïa, il est impossible de négocier avec lui… c’est pour cela que les équipes éprouvent une véritable crainte par rapport à quelqu’un dont elles sentent qu’il possède en lui tout l’attirail du con psychopathe ».
  • Page 95, en bas de page figure une "définition" de la paranoïa du con au bureau : « Prompte riposte – le plus souvent sur le mode de l’engueulade – contre tout ce qui est ressenti comme une menace. Recherche excessive de motifs cachés et de significations particulières, quitte, s’il le faut à inventer de fausses preuves, à propager des rumeurs ».
  • Page 100 : « le con au bureau est un grand malade mais il est surtout et avant tout un grand pervers… Cette perversion va s’exprimer dans ce qu’il est convenu d’appeler les perversions du management ». Les perversions organisent l’effort de nier l’existence (de la victime), de l’invalider, de la déprécier, de la dégrader, de la tenir pour rien ou de l’avilir… La jouissance du con au bureau, c’est votre souffrance morale à vous. ».
  • Page 101 : « A l’échelle managériale, les perversions participent de l’intention de chosifier les salariés. En cela elles sont d’abord défense existentielle… toute velléité d’épanouissement des salariés est ressentie par le con au bureau comme une menace vitale. »
  • Pages 101 à 104 : « Concrètement les effets de ces perversions vont s’exprimer par :
  • 1/ la loi du plus fort : tant qu’il est « n » quelque chose, le con au bureau s’arroge tous les droits 
  • 2/ le choix de favoris : protéger et encourager les favoris, c’est favoriser l’envahissement des médiocrités… Semblable au père Goriot, dressé à lécher la main de son maître quand elle est pleine de sang, le favori ne discute pas, ne juge pas, il ferait tout pour le con au bureau, en un mot, en un seul, il est porte serviette
  • 3/ l’apparition de la corruption : il organise les compromis et les malversations… Garantie sur facture, le con au bureau est passé maître dans la magouille et les détournements en tout genre.
  • 4/ les humiliations et disqualifications quotidiennes… (pas la peine d’en rajouter)
  • 5/ l’évidence de leur impuissance : lorsqu’ils sentent qu’ils perdent pied, que leur incompétence va forcément être vue de tous, les cons au bureau ne s’expriment plus par des mots mais par des cris quand ce ne sont pas des hurlements. »

Ces morceaux choisis sont accablants et fort justement distillés.

Si vous êtes victime d’un con au bureau, achetez ce petit bouquin. Il ne règlera pas forcément le problème mais il vous permettra de comprendre que ce n’est pas vous qui êtes en cause… et vous incitera à continuer à résister… 


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