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Le Collectif des Mille : l'Economie sociale, ses joies, ses peines
10 mai 2007

A QUOI SERVENT NOS COTISATIONS SYNDICALES ?

Pour les nouveaux lecteurs : texte fondateur


« Milleuros » est né du refus de la prise en charge des frais d’avocat par le syndicat de Paris 12 dans le cadre de la procédure en annulation des élections du personnel au sein du CE SNCF Clientèles. Cotisants à la CGT depuis de nombreuses années, il aurait été légitime que la CGT prenne en charge ces frais.

Défendre les adhérents, pas les patrons !

Ce refus arbitraire est contraire au principe qui veut que les cotisations des syndiqués servent à les défendre lorsqu'ils en ont besoin, surtout en cas de conflit avec leur employeur.

Un joli bas de laine... pour quoi faire ?

Ce principe de base du syndicalisme est remis en cause par le syndicat CGT de Paris 12 alors que les finances du syndicat sont florissantes. Lors du dernier congrès de Paris 12, le 6 mars 2007, il y avait 16000 euros dans les caisses et les 1000 euros d'honoraires de notre recours victorieux ne risquaient pas de remettre en cause la pérennité du syndicat... Souhaitons que cette somme ne se "volatilise pas" comme cela a pu arriver dans des structures CGT des Directions Centrales, sans que les syndiqués de base aient pu savoir où était passé leur argent...

Nous avons donc été contraints de "faire la manche" comme l'ont dit, élégamment, nos employeurs CGT du CE Clientèles dans leur glorieux communiqué... formule injurieuse pour les syndiqués CGT du CE mais aussi pour tous ceux qui ont fait oeuvre de solidarité.

Financement des syndicats

Cette entorse grave aux principes de base du syndicalisme (les adhérents paient des cotisations qui servent à LES défendre) nous renvoie au financement des syndicats. Force est de constater que ce sont les seules organisations reconnues par l’Etat qui n’ont pas de comptes à rendre publiquement ni même obligation de présenter une comptabilité. En interne, la transparence fait aussi défaut comme nous l'avons déjà évoqué. Ainsi si vous êtes amenés au cours d’une assemblée ou d’un congrès à demander des comptes, les dirigeants de ces syndicats vous envoient tranquillement promener !

Pompes à phynances…

Une autre source de financement est la "pompe à phynances" que représentent les dotations sociales perçues par les Comités d'entreprise en général et les comités d'établissement de la SNCF en particulier. L'attitude du secteur CE/CCE de la Fédération CGT des Cheminots dans ce qui se passe au sein du CE Clientèles montre que sa principale préoccupation ne concerne pas la mise en oeuvre des orientations de la CGT en matière d'activités sociales. L’objectif premier vise à récupérer via les "prestataires amis" (entre autres) la plus grande part possible de dotation sociale...

... et évaporation !

La transparence financière n’est donc pas le propre des organisations syndicales, y compris vis à vis de leurs propres adhérents. La mise en oeuvre de méthodes autoritaires, d'un pouvoir absolu se justifient par la maîtrise et l’opacité du financement. Avec ce système opaque, personne, et surtout pas le syndiqué de base ne peut avoir de certitudes sur la destination finale de ses cotisations. Si encore, elles sont utiles au fonctionnement et à l'activité de la CGT, tant mieux. Mais, sur ce point également, l'absence de transparence à tous les niveaux peut laisser craindre une "évaporation" extra-syndicale...

Cooptations ciblées

Un système pyramidal explique parfois l’allégeance aveugle de certains syndiqués (et donc de syndicats...) aux fédérations nationales. Les responsables d’un niveau sont toujours choisis par le niveau supérieur et jamais par les adhérents : on monte à la Fédé, non pas sur le choix des adhérents mais après avoir été coopté par les niveaux supérieurs sur des critères d'appartenance à la CGT mais aussi à des organisations (une ?) extérieures à la CGT...

La non reconnaissance de notre section syndicale et la volonté d'élimination de nombreux camarades "cheminots" ressortent de cette logique absurde et suicidaire.

Cotise et tais toi !

Les adhérents sont seulement là pour cotiser, sans la ramener, et ratifier la cooptation, sans jamais intervenir réellement dans les mises en place des minorités dirigeantes. Dans notre cas, la force a été utilisée au cours du congrès de Paris 12 (voir un congrès d'anthologie) avec les dérapages ignominieux, déjà évoqués, dans le domaine professionnel.

Bullocrates !

Bien sûr, trop souvent ces dirigeants parlent de démocratie sociale pour camoufler ce système de cooptation, de parrainage, de népotisme. Ils font partie d’une manière ou d’une autre de cette « bullocratie » qui nie le besoin des militants de la base à plus de démocratie, de transparence. Ils sont dans l’impunité puisque rien ni personne ne peut les contraindre à rendre des comptes sur leur financement et leur organisation ! Le constat est navrant et explique, en partie le déclin du syndicalisme et la stagnation de la CGT.


La France détient le taux le plus bas de syndicalisation de l'Europe de l'ouest et l’érosion risque de continuer si ces méthodes ne changent pas et si les syndiqués n’ont pas l’assurance d’être défendus et pris en charge par les syndicats en cas de conflit avec leurs employeurs.

A quand ?

A quand la rénovation de ces organisations ?
A quand l’élection des dirigeants par le suffrage de tous les adhérents ?
A quand la transparence des finances ?
A quand le non renouvellement et le non cumul des mandats
(beaucoup font carrière dans les syndicats)
A quand le renouvellement des équipes dirigeantes des fédérations et confédérations syndicales dans la diversité
(salariés du privé, femmes, minorités visibles ...) ?

Nous sommes en phase avec la CGT, avec ses orientations, ses revendications, ses valeurs. Par contre, nous n'accepterons plus les pratiques dégradantes et indignes que nous avons subies et qui font le jeu, à terme, du patronat.

Comme la division de la gauche a fait le jeu de Sarkozy et de sa clique...

Il fallait que cela soit dit !

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Commentaires
L
Je suis un ancien salarié du CCE/sncf. <br /> Je peux vous assurer en fin de carrière avec de multiples employeurs que le CCE est l'un des pires patrons que j'ai eu à connaître. Aucun droit n'est reconnu aux salariés, la fonction de DP est trainée dans la boue. L'utilisation de la CGT au sein des salariés la réduit à une fonction de flics ( iln'existe pratiquement plus d'adhérents ). Anciens de la CGT, nous avons créé notre propre syndicat "TOUS ENSEMBLE";Au début, la direction a refusé de nous reconnaître, j'ai été le premier élus en candidat libre avec une majorité absolue au deuxième tour devant la CGT.<br /> aujourd'hui, Tous ENSEMBLE rassemble plus de 80% des voix dans le cllège employés du siège!<br /> Tout ceci avec des revendications saines et justes que la CGT va recnnaître et défendre pour d'autres salariés mais pas les siens. TOUS ENSEMBLE ne réclame rien d'autre que d'être traités comme des cheminots, C'est trop?<br /> Je pense donc que rester à la CGT est pour les salariés des ce/CCe une impasse. Seule une organisation à 100% indépendaute de la Fédé peut être efficace.Cela permet d'éviter les trucages , coups bas et autres intrigues. Ce n'est pas le chemin le plus court, mais c'est le plus sur!
Z
Chers amis même problème avec la CFTC me concernant (tentative de corruption UIMM) avec la CGC concernant d'autres également il est temps de créer des réseaux puissants organisés, je suis volontaire pour le suivi administrative. des comités de soutien et de liaison doivent s'organiser s'articuler en véritable machine de guerre contre la corruption...il faut interpeller les élus, faire bouger les bases, sensibliser nos philosophes et les personnalités intègres (il doit bien y en avoir dans ce pays...)nos blogs doivent être complémentaires lire acme-eau.org/luttedezadig/ un site solidaire
E
Vous ne manquez pas de culot! Mais je crois à l'authenticité revendicative dont vous vous réclamez. Je pense qu'au sein de votre propre organisation syndicale vous allez vous faire de solides ennemis et vous n'allez pas manquer d'être taxés de sarkozysme avancé. A ce sujet lui a flairé le bon coup à jouer pour faire avancer son projet libéral en nettoyant la "société salariale" et "l'économise sociale" au profit d'une société de marché, individualiste et flexible à souhait. Les syndicats, CGT incluse, ont été incapbles de se réformer eux-mêmes, d'autres qu'eux infiniment moins bien intentionnés le feront à leur place. Depuis une trentaine d'années toutes les organisations syndicales, CGT comprise, ont été incapables de transformer en adhésions leurs mobilisations: récemment après la CPE, ou après les grèves de 1995, tous sont sortis sans un adhérent de plus. Les syndicats, CGT incluse, disposent sous l'onction de leur représentativité que leur garantit la loi, de moyens financiers énormes. De ce fait les organisations de type "bureaucratiques" n'ont pas besoin d'adhérents. A la CGT par exemple, les cotisations n'entrent plus que pour un tiers dans les ressources du syndicat.<br /> La CGT reste populaire, mais elle est de moins en moins présente dans le secteur privé là où l'isolement et la précarité des travailleurs sont croissants et organisés. Les ouvriers sont de moins en moins nombreux. Et ceux qui militent toujours sont de plus en plus âgés. Combien de retraités chez les cheminots CGT ou à l'énergie CGT? La France a un taux de de salariés syndiqués ridiculemen bas, moins de 10%. Les syndicats ne sont pas menacés de disparaître mais manquent d'enracinement social, alors que les conditions de travail ne cessent de se dégrader. Oui vous avez cent fois raison, il est temps que les syndicats et les syndicalistes se rendent compte des difficultés des adhérents et des salariés qu'ils représentent. Pourvu qu'ils aillent à leur rencontre. A bientôt et bon courage.
D
Suzanne parle d'assises populaires. C'est sympas. mais vous êtes les seuls à en parler. Ce n'est pas à l'ordre du jour pour les syndicats ! Cela supposerait qu'ils reconnaissent qu'ils sont mauvais.<br /> <br /> Pour ce qui de la démocratie sociale, je trouve bien que Royal ait renoncé à son mandat de député. C'est courageux, cela va peut- être obliger les autres à mettre en pratique l'engagement de la gauche pour le non cumul des mandats et le non renouvellement systématique des mandats (qui souvent peuvent durer une vie.<br /> <br /> Peut-être que les dirigeants des syndicats et des partis vont renoncer à faire carrière et retourner au boulot afin que d'autres moins corrompus par le pouvoir puissent émerger et créer une nouvelle dynamique sociale.<br /> <br /> Je viens de me laisser aller un moment. je n'y crois pas.<br /> <br /> djilali de montreuil
M
Bravo,<br /> <br /> Je suis surprise et franchement épatée par votre action. Ce qui me choque c'est de voir que la CGT n'est pas avec vous mais contre vous. La CGT est censée être du coté des salariés, ceux là même qui ont gagné l'annulation des DP.<br /> <br /> Je suis épatée car vous faites partie de ceux qui ne se résignent pas. Vous souhaitez en tant que salariés et citoyen participer a cet élan de remise en cause d'un système qui dure depuis trop longtemps.<br /> <br /> Je ne comprends pas que les syndicats n'organisent pas des assises populaires pour mettre à plat ce système. S' ils ne le font pas il naîtra des coordinations et ils risquent de ne plus rien maîtriser. et ce sera l'implosion!<br /> <br /> Je pense que la relève viendra de cityens comme vous. <br /> <br /> marie hélène
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