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Le Collectif des Mille : l'Economie sociale, ses joies, ses peines
6 juin 2010

PEU D’ADHERENTS, BEAUCOUP D’ARGENT

Pour les nouveaux lecteurs : texte initial


Courrier international a publié le 29 avril 2010, un article du journal allemand Die Zeit sur les syndicats français et intitulé : « peu d’adhérents, beaucoup d’argent ».

Situation du syndicalisme en France...

Cet article est intéressant en premier lieu parce qu’il donne un avis indépendant, non hexagonal et critique sur la situation du syndicalisme en France.

... un terrible constat !

Nous y retrouvons de nombreux points dont nous avons fait le constat et qui expliquent, partiellement, les dérives du syndicalisme :

Une bureaucratisation galopante au détriment du nombre d’adhérents et de l’action syndicale

  • « Les syndicats français comptent parmi les plus faibles d’Europe. En France, seuls 7% des salariés sont syndiqués contre 25% en moyenne dans l’UE. Les syndicats (français) ont vu leur adhérents baisser des 2/3 depuis les années 70 pour passer à 1,8 millions pendant que, dans le même temps le nombre de leurs cadres (permanents) quintuplait. »
  • « les syndicats font en outre appel à une armée de salariés dispensés de travailler – tantôt officiellement, tantôt grâce à des artifices juridiques – et à qui on n’oublie pas de fournir téléphone et voiture de fonction, tout en les gratifiant de primes spéciales. »

Pour vivre (et bien vivre) les Appareils syndicaux n’ont plus besoin des cotisations de la base

  • Depuis 1982, les cotisations ont perdu de leur importance du fait de l’obligation de financement par les entreprises. De ce fait, le salarié voit de moins en moins le responsable du syndicat sur le terrain ce qui explique, partiellement, la diminution du nombre d’adhérents.
  • « les syndicats reçoivent beaucoup d’argent des entreprises publiques et même des municipalités bien qu’aucune loi ne leur en donne le droit ».
  • « Michel Donnedu, le trésorier de la CGT a dû avouer que seuls deux tiers des 114 millions d’euros de revenus annuels du syndicat étaient documentés, le reste reposait sur des estimations ».

L’abandon des salariés dans des pans entiers de l’économie française

  • « Nombre d’entreprises comptent deux CGT, une pour les ouvriers, une pour les employés mais lorsqu’on fait un petit boulot de 6heures par jour et qu’on livre des pizzas, on n’a rien à attendre d’un syndicat ».
  • « Les sans papiers dans les petites entreprises de restauration, de nettoyage et de sécurité ne sont pas défendus par les grandes organisations syndicales qui les ont oubliés. Elles préfèrent poursuivre leur activité habituelle… et profitable : défendre leurs bastions… les entreprises publiques qui représentent les deux tiers des adhérents… et la totalité des permanents syndicaux »

Le rôle ambigu de la Direction de la CGT

  • « Les syndicats, en particulier la CGT s’efforcent désormais avec les responsables politiques de limiter la casse sur les délocalisations, à coup de subventions ponctuelles. Sarkozy sait qu’on a besoin d’eux (les syndicats) pour ne pas perdre l’électorat ouvrier et pour accomplir une réforme des retraites qui ne fasse pas mal aux retraités, partie non négligeable de la base syndicale et de… l’électorat de droite »

Conclusion de l’article

  • devant cette situation, « il serait temps pour les syndicats français de s’unir ? Doucement, il n’y a pas d’urgence : l’argent continue d’affluer, la base peut aller et venir, mais l’Appareil lui demeure… »

Bien sûr, il est possible d'ergoter sur deux ou trois points de forme et quelques inexactitudes de cet article. Cela ne remet pas en cause le constat global qui reflète parfaitement la réalité de la situation.

Tous les syndicats français sont en situation de dépendance par rapport à l'Etat, au gouvernement, au MEDEF. Il est bien connu qu'il est très difficile de mordre la main qui vous nourrit...


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