DEUX POIDS… DEUX MESURES !
Pour les nouveaux lecteurs : texte initial
La fédération CGT des Cheminots appelle à un rassemblement devant le Conseil des Prud’hommes de Paris le mardi 9 juin pour soutenir Jacques Allenou dont nous avions déjà parlé dans l’article « Halte à toutes les répressions antisyndicales ».
Des similitudes...
Sans connaître les détails de ce que reproche la SNCF à Jacques Allenou, nous avons relevé de grandes similitudes entre les faits relatés et ceux concernant Pierre, salarié du CE SNCF Clientèles, dans l’article publié sur le site de la Fédération CGT :
- Comme Jacques, Pierre est syndiqué et élu CGT
- Comme Jacques, Pierre a été victime d’une cabale montée de toutes pièces par ses employeurs.
- Comme pour Jacques, l’inspecteur du travail a refusé le licenciement de Pierre confirmant (comme le dit le tract de la CGT) que Pierre avait été victime d’un coup monté de ses employeurs.
- Comme pour Jacques, les employeurs de Pierre ont fait preuve d’obstination et d’acharnement pour tenter de se débarrasser de lui
- Comme Jacques, Pierre est victime de l’arbitraire patronal, de leur acharnement, de leur harcèlement
- Comme pour Jacques, nous pensons que la Direction du CE Clientèles, plutôt que de mettre toute son énergie à entraver le mandat des délégués du personnel ferait mieux de remplir ses obligations légales
... mais des différences de traitement !
Mais entre le traitement réservé à Jacques et Pierre, il y a des différences notables :
- Contrairement à Jacques Pierre n’est pas cheminot mais salarié du CE SNCF dirigé par la CGT
- Contrairement à Jacques, lorsque l’inspecteur du travail refuse le licenciement de Pierre, ses employeurs CGT, contrairement à la SNCF, ont saisi le ministre Hortefeux pour obtenir coûte que coûte son licenciement
- Contrairement à Jacques, lorsque Pierre, alors adhérent à la CGT a sollicité l’aide de son syndicat pour dénoncer le délit d’entrave de ses employeurs, il a été viré (ou plutôt suspendu) de la CGT !
- Contrairement à Jacques, les pressions que Pierre a eu à subir après le refus de l’inspecteur du travail de le licencier, se sont traduits par 4 arrêts cardiaques dont il a survécu miraculeusement
Encore l'histoire de la paille et de la poutre.
Lorsque la Fédération CGT appelle « tous ceux qui sont attachés aux libertés syndicales et s’opposent à la répression et à l’arbitraire à se rassembler le mardi 9 juin », nous éprouvons un malaise grandissant.
Comment la CGT peut-elle dénoncer des pratiques qu’elle cautionne et qu’elle met en oeuvre elle-même ?
Toujours les sous-syndiqués
Y-a-il une « hiérarchie » entre syndiqués, les militants CGT cheminots se trouvant être victimes de l’employeur SNCF pendant que les salariés des CE de la SNCF doivent subir sans mot dire le harcèlement de leurs employeurs CGT ?
Résister à l'infâmie
Pour terminer, nous sommes entièrement d'accord avec la conclusion du tract appelant à la manifestation de soutien du 9 juin 2009 : « ne tombons pas dans le piège de ces piètres stratégies. C’est en luttant sur nos revendications que nous combattrons le mieux ces basses manœuvres… »